Griffonnée sur un carnet,

10.12.2014

Je me suis forcée à m'asseoir sur ce banc trempé, près de l'allée des Tulipiers et son calme, un peu brisé par le bruit des travaux et des voitures qui passent. Je n'attends rien, je me suis juste assise là, dehors. Quand était-ce la dernière fois que je suis sortie de chez moi sans but ? Sans réponse à des "je dois faire" ou "je dois aller" ou encore "j'ai rendez vous". Le moment est agréable, le froid n'a pas le mordant de ces derniers jours lorsque j'étais venue à sa rencontre dehors.

Prendre un carnet, respirer l'air pur. Les oiseaux chantent. Rien ne presse de rentrer, laisse un peu les gens passer. Une minuscule tentative de se vider l'esprit, faire semblant d'oublier le temps qui passe. L'eau s'infiltre dans les fibres de mon slim, ce n'est pas grave, je n'ai pas envie de me lever. La nuit va bientôt tomber, et alors, il n'est pas encore tard. 

Inspire, le froid s’immisce doucement au bout des doigts. Expire, n'attrape pas froid, ne rentre pas trop tard mais rien ne presse.

La saison des feuilles qui tombent,

L'automne me sied parfaitement, je ne me rends compte qu'à présent que ses dernières années en image j'étais quasi-perpétuellement dans la saison où les feuilles tombent. Je me sens un peu comme un arbre qui sent s'en aller les feuilles qui le quitte puis virevoltent doucement dans les airs avant de se poser au sol, si loin de la branche. L'automne comme le temps des adieux et brefs au-revoir, avant d'être triste le temps de l'hiver et refleurir doucement au printemps. J'ai l'impression d'avoir tant vu partir avec ces feuilles de souvenirs, feuilles d'amitiés ou relations perdues, feuilles de rêves ou espoirs jaunis qui espèrent renaître plus tard sans que je ne les abandonne de nouveau.

Je me sens de nouveau en automne, perdue. Au début de celui-ci, le destin est venu secouer furieusement mon arbre pour faire tomber quelques feuilles. Finalement je ne vais pas faire une violente sortie de route, le chemin s'est juste caché sous un amas de feuilles et je ne sais pas réellement où je dois marcher avant de le retrouver. L'arbre ce dénude pour accueillir un changement : je dois faire les premiers pas vers le monde des adultes, trouver ce que je veux faire de ma vie et changer de logement dans les prochains mois.

- - -

Je vous laisse, avec mon dernier coup de cœur musical... chose rare sachant que je suis assez déconnectée de tout ce qui semble se faire depuis plusieurs années.

Petit bijou découverte grâce au dernier court-métrage d'Ortie (Réalisatrice et Photographe) que je vous invite à visionner par ici : Plum Rain - 梅雨.

Il pleut,

Je n'ai peut-être pas eu le bon timing pour ce nouveau blog. Peut-être qu'un changement dans ma vie s'amorce. Un tournant. Droite ou gauche, peu importe car il semblerait que je m’apparaître à faire une sortie de route et peut être me crasher dans la barrière avant de continuer mon chemin. Je ne veux pas m'écraser.

Peut-être que je ne pourrai plus être étudiante dans quelques jours et par la suite devra rendre les clés de mon petit appartement. Je ne serai jamais dehors mais le prix est d'envahir l'espace et l'indépendance d'une autre personne. Et puis, je devrai chercher du travail... même si j'arrive à m'inscrire... je vais devoir me propulser dans le monde des adultes, réellement. De plus, je ne veux pas travailler dans le domaine dans lequel j'ai étudié ces deux dernières années et je ne sais pas ce que je veux faire. Je ris jaune.

Entre la semaine de rage de dent, l'iPhone qui lâche et la dérogation pour un master refusé... les journées de pluies me siéent presque parfaitement, quoiqu'au fond, je suis surement plus grises qu'elles. C'est une tempête de crainte et désespoir qui passe au dessus de ma tête. J'ai peur.

Adassa told me,

On dit que parfois il faut partir pour mieux revenir. Peut-être cela peut-il s'appliquer à un petit bout de toile virtuel, qui sait. Alors je laisse Unspoken à la photographie et je prends un nouveau départ pour un blog personnel plus intimiste si j'y arrive.

 « Adassa told me »

Adassa est mon deuxième prénom, mais je me contenterai de Lewena et je ne sais pas encore ce que je vous raconterai. Toujours la même avec des mots et des photos.

Tu me suivras, tu crois ?